Pumpkin’s Boomerangs
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Comment Choisir Son Premier Boomerang
samedi 21 avril 2012
par Pumpkin (^_^)
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Notre sport vient de rejoindre la FFVL [1]. Voici un article globalement destiné à mieux vous faire connaître ce mystérieux objet qu’est le boomerang et plus précisément à en choisir un.

Quelle forme ? bipale ou multipale ?

En matière de boomerang comme pour d’autres sujets, il faut se méfier des préjugés, qui sont –hélas– trop nombreux et tenaces.

Monsieur Tout-Le-Monde et Madame Lambda ne connaissent le boomerang que sous sa forme classique. Et si on leur demande de le décrire ou de le dessiner, ils vous le montreront uniquement comme un grand bipale en bois, de forme très évasée (ouvert à 120 degrés voire plus). Pourtant, cette forme ultra-connue de tous présente des caractéristiques aérodynamiques très médiocres. Car non seulement un tel boomerang est difficile à lancer et à mettre en rotation, et ce à cause de son centre de gravité qui n’est pas dans le prolongement direct des pales [voir croquis 1 Anatomie Boomerang]. Ce bipale a également du mal à rester en autorotation durant son parcours. Le centre de gravité étant dans le vide et non sur de la masse, lorsqu’il est lancé, en plein vol à vive rotation, le bipale montre un cercle évidé autour de son centre. Mais en plus, ce boomerang-là est plus difficile à rattraper. Alors, pourquoi cette forme si peu efficace est-elle donc restée ancrée dans l’inconscient collectif ? Les Aborigènes d’Australie taillaient la plupart de leurs boomerangs directement dans des branches d’arbres, leurs formes variaient donc peu et restaient proches du bipale classique. [2]

Pour un débutant, il sera plus judicieux de préférer plutôt une forme multipale [3]. Ces modèles de boomerang présentent plusieurs avantages : ils sont plus faciles à lancer, car très aisés à mettre en rotation, plus stables en cours de vol et beaucoup plus commodes à rattraper qu’un bipale. Un boomerang multipale ressemble à s’y méprendre à une hélice, lui assurant d’excellentes qualités aérodynamique. En plein vol, le multipale en autorotation semble ainsi quasiment suspendu en l’air. Mais si vraiment, vous recherchez absolument un boomerang bipale pour faire vos débuts, il sera plus judicieux de porter votre choix sur un bipale compact, autrefois appelé ‘faux-tripale’, resserré au coude et élargi en bout de pales [voir photo 2]. Le coude d’un faux-tripale joue le rôle de troisième pale, facilitant son autorotation en vol et ainsi sa stabilité, par rapport à un bipale classique.

Privilégiez également un boomerang de taille plutôt petite afin d’optimiser vos chances de rattrapage sans appréhension. À savoir, au maximum 25 à 30 cm d’envergure environ.

Quel matériau ?

Jeune adolescent, j’ai commencé avec un boomerang en bois, épais de 6,5 mm, très rigide, assez lourd et peu aisé à rattraper. De nos jours il existe de nouveaux matériaux adaptés à tous les âges.

Pour les enfants les plus petits, dès qu’ils sont capables de lancer un objet dans les airs, il existe des boomerangs multipales d’intérieur, en mousse synthétique souple [4]. Un tel modèle peut voler à 3 ou 4 mètres de portée. À utiliser en intérieur uniquement –gymnase, salon ou grande chambre– car le moindre vent les emporte. Le seul inconvénient de ce genre de modèle ‘ambidextre’ est qu’il nécessite un minimum de réglages –par torsion et vrillages des pales– afin de le rendre opérationnel. Selon la configuration, un même boomerang peut devenir utilisable pour un droitier ou pour un gaucher. En effet, le profil de chaque pale étant symétrique, chaque bord de la pale peut devenir un bord d’attaque ou un bord de fuite. Ainsi réglé, le boomerang devient donc un modèle de droitier ou de gaucher. [voir photos n. 3 et n. 4]

J’ai vu des enfants de trois ans faire de très beaux vols avec un tel boomerang, en toute sécurité. Absolument aucun risque de casser les vitres de vos fenêtres avec ces modèles-là. Par contre, le geste du lancer reste quasiment le même que pour un boomerang destiné au plein air.

Pour un enfant un peu plus grand –à partir de six ou sept ans, ou dès qu’il est capable de comprendre des consignes de sécurité–, je conseille vivement les boomerangs d’extérieur en mousse rigide et très dense [5]. La portée de ce type de boomerang peut aller jusqu’à une dizaine de mètres, assurant des sensations identiques à celles obtenues avec un modèle plus lourd. Il est donc utilisable aussi bien en intérieur (gymnase) qu’en extérieur. L’un des modèles existants, conçu par un de nos meilleurs lanceurs français ne nécessite aucun réglage pour voler. Votre fille, fils, nièce ou neveu pourra l’utiliser tout de suite une fois déballé, après avoir lu et compris les consignes, bien sûr. Ce modèle existe en droitier OU gaucher. [voir photo 5]

Il existe un modèle ambidextre américain, souvent de couleur orange, qui présente les mêmes besoins de réglages [6] que les petits modèles d’intérieur. [voir photo 6].

Enfin pour un adolescent –vers treize ans– ou un adulte, le choix sera plus large. Les boomerangs en mousse peuvent convenir, ainsi que des matériaux beaucoup plus denses. Si vous aimez le bois, préférez plutôt un contreplaqué robuste et de bonne qualité, comme celui de bouleau multiplis [7] destiné à l’aviation. Un boomerang en bouleau aviation bien vernis pourra se conserver en très bon état au fil des années. Pour un enfant, un boomerang d’une d’épaisseur de 3 ou 4 millimètres conviendra parfaitement. Quant à l’adulte, il pourra se tourner vers un modèle de 5 millimètres.

Un fabricant français propose également des boomerangs en contreplaqué de bambou [8].

On trouve dans le commerce d’excellents boomerangs en matières synthétiques. Parmi les plastiques utilisés, je conseille le PolyPropylène [9]. Car il offre des caractéristiques très intéressantes pour le boomerang : facile à fondre et mouler pour produire en masse, mais également facile à découper et usiner pour les amateurs qui fabriquent eux-mêmes leurs modèles en petite série ; et tout cela sans dégager de gaz nocif ! En outre, un boomerang en polypropylène sera suffisamment souple pour absorber les chocs et aussi permettre des réglages par torsion des pales, tout en restant assez rigide pour être lancer et voler parfaitement. Ce matériau est très populaire parmi les compétiteurs. Car en effet, on peut fabriquer d’excellents boomerangs en PP pour au moins quatre des six épreuves officielles [10], voire même des modèles plus que correctes dans les deux autres épreuves [11]. En outre, tous les fabricants de bons boomerangs moulés en grande série proposent dans leurs catalogues des modèles en polypropylène. Le seul véritable inconvénient des boomerangs en plastique est lors de la pratique en hiver par très basse température, proche de zéro degré Celsius : certains plastiques peuvent se briser comme du verre, au moindre choc. [12]

Enfin, dans le commerce, les boomerangs moulés sont également proposés dans des matériaux composites plus denses, mélange de plastique et carbone, souvent commercialement dénommés ‘carbone’, même s’ils ne sont pas produits en tissu de carbone figé. Ils sont destinés pour les adultes qui veulent des boomerangs plus lourds que les modèles en polypropylène.

Bref, vous l’aurez donc compris, selon l’âge, les goûts et les préférences, à chacun son boomerang.

Où trouver son premier boomerang ? acheter ou fabriquer ?

Autrefois, lorsque j’ai commencé à m’intéresser au boomerang, on pouvait en trouver facilement dans tous les magasins de sport et même dans les armureries. Aujourd’hui, il est beaucoup plus difficile de dénicher un bon boomerang capable de voler parfaitement. Même à Paris, plus aucun grand magasin de sport que j’ai visité ne vend de boomerang. Certes, il n’est pas nécessaire d’aller jusqu’en Australie pour s’en procurer un. – Au passage, sachez également qu’un boomerang ramené directement de l’île-continent n’est absolument pas un gage de sérieux. Car la majorité des objets décoratifs qui y sont vendus aux touristes comme étant des boomerangs sont souvent trop gros, trop lourds et mal proportionnés pour permettre un vol correct une fois lancés. – Mais trouver un bon boomerang ne se fera pas au coin de la rue. Vous pourrez trouver votre bonheur lors de certaines foires et salons. En Bretagne et dans l’ouest de la France, un ancien compétiteur vend des boomerangs sur les marchés. Au XXIe siècle, les fabricants de boomerangs sont maintenant tous présents sur internet. La vente par correspondance est peut-être la meilleure option pour trouver son premier boomerang. N’hésitez pas à consulter le site du Comité Nationale Boomerang (http://franceboomerang.fr ) pour y retrouver les coordonnées des différents fabricants.

Pour ceux qui ne rechignent pas à bricoler, découper et poncer –j’imagine qu’ils sont certainement nombreux parmi les pilotes de delta, parapentistes, cervolistes et kite-surfeurs– se fabriquer son premier boomerang est une idée tout à fait abordable. Pour usiner des boomerangs dans du contreplaqué ou des plaques de polypropylène [13], il faudra prévoir certains outils : une scie à lame fine pour découper précisément les contours (scie sauteuse ou scie à chantourner), une ponceuse à ruban ou une lime électrique, du papier de verre de divers grains, des serre-joints et un établi. Un prochain article détaillera les différentes méthodes de fabrication possibles.

Quelques derniers conseils afin de vous aider à faire votre choix. Lors d’un achat, pensez à vérifier que vous n’avez pas pris un boomerang exclusivement pour gaucher si vous êtes droitier et inversement. Les modèles ‘ambidextres’ sont moins distribués. La présence d’un mode d’emploi détaillé, accompagné des règles élémentaires de sécurité est un gage de sérieux de la part du fabricant. Réclamez-le si besoin.

Fuyez les articles vendus en hypermarché comme étant des boomerangs, mais techniquement impossibles à faire voler et fournis sans aucun mode d’emploi ni consigne de sécurité. Il est rarissime de trouver des boomerangs opérationnels en grande surface.

Pour vos futurs boomerangs –achetés ou fabriqués par vous-même–, évitez la couleur verte, vous risquerez de ne plus les retrouver si votre terrain de lancer habituel est une belle pelouse.

Enfin, si vous avez opté pour un premier boomerang de forme multipale, pensez pas à matérialiser le centre de rotation par une couleur vive ou fluo, afin que votre regard se concentre sur ce point fixe en vol et lors du retour, et le viser pour rattraper. Un autocollant peut parfaitement convenir.

N’hésitez pas à contacter un club dans votre région pour voir de vos yeux un boomerang voler, recevoir des conseils et essayer. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter de beaux vols et des retours parfaits.

 
Post Scriptum :

ANNEXES

Sites web :

http://franceboomerang.fr (Comité Nationale Boomerang)

http://www.cambresis-boomerang.org

Description des photos

Dessin 1 : Anatomie d’un boomerang classique bipale pour droitier (forme déconseillée aux débutants).

Photo 2 : JOKER, bipale faux-tripale usiné en polypropylène, boomerang d’extérieur pour droitier ; conçu, fabriqué et décoré par Pau-Thion HAN, conseillé pour adolescents et adultes. Portée environ 20 mètres.

Photo 3 : FunFly, boomerang d’intérieur, ambidextre en mousse souple (45 kg/m³), conseillé pour enfants à partir de 3 ans. Portée environ 3 ou 4 mètres, selon torsions.

Photo 4 : Gili Meno, boomerang d’intérieur, ambidextre en mousse souple (45 kg/m³), conseillé pour enfants à partir de 3 ans. Portée environ 3 ou 4 mètres.

Photo 5 : CHÉ, boomerang d’extérieur ou intérieur (gymnase), pour droitier, en mousse rigide (167 kg/m³), conseillé pour enfants à partir de 6 ou 7 ans. Portée environ 10 mètres.

Photo 6 : AIR DANCER, boomerang d’extérieur ou intérieur (gymnase), ambidextre en mousse rigide (167 kg/m³), conseillé pour enfants à partir de 6 ou 7 ans. Portée environ 10 mètres, selon torsions.

Photo 7 : AIR DANCER et FunFly

[1] (Fédération Française de Vol Libre)

[2] (Cependant, en solidarisant deux règles de bois en leur centre, le quadripale était une forme de boomerang connue des Aborigènes.)

[3] (tripale ou quadripale)

[4] (polyéthylène expansé, densité 45 kg/m³ d’après le fabricant)

[5] (polyéthylène expansé, 167 kg/m³ d’après le fabricant)

[6] (droitier/gaucher par torsions)

[7] (2 plis par millimètre)

[8] (non testé personnellement)

[9] (PP, densité +/- 900 kg/m3 ou 0,9 g/cm3)

[10] (Précision, Vitesse, Endurance, Rattrapages Acrobatiques)

[11] (Aussie-Round et MTA)

[12] (Température de transition vitreuse : -10° C pour le PP)

[13] (prendre du PP ‘naturel’ translucide 4 mm)

Images jointes à cet article :